Les manifestants ont coupé la circulation, en brûlant des pneus et en bloquant l’accès par des pierres. Ils ont même chanté des parodies, exprimant leur regret face à l’évolution de la situation actuelle. « Les habitants se sont manifestés en septembre et octobre derniers pour dénoncer la pérennisation des délestages et coupure d’eau, mais voilà que les cas s’empirent alors que l’on s’attendait à une évolution, même un petit peu », déplore Hoby A., commerçante résidant à Ankaditoho.
Des pertes palpables
« Nous avons appelé à plusieurs reprises le centre d’appel de la JIRAMA pour informer sur la coupure prolongée, mais en vain. Ils nous ont dit d’en faire part aux responsables et que des travaux sont en cours, mais cela prend trop de temps ! », s’insurge Liva R., habitant à Ambolokandrina. « Nous avons dû annuler tous les rendez-vous de coiffure de ce samedi alors que c’est le jour le plus faste pour nos activités », nous confie la gérante d’une coiffure à Tsimbazaza, peinée en calculant les pertes de la journée. Cette peine est également partagée par les responsables de poissonnerie, cybercafés et autres commerces dépendant de l’électricité. « Nous avons tellement espéré du changement positif depuis les manifestations populaires, mais on dirait qu’il n’y a que du négatif jusqu’ici. Les entrepreneurs sont à l’agonie mais personne n’ose s’y plaindre directement, au risque d’être lynché ou critiqué d’opposants », se désole Bob R., dans le désarroi.
Pour sa part, la JIRAMA enchaîne les publications sur sa page Facebook, en avançant des pannes dans plusieurs endroits d’Antananarivo. Elle a quand même tenu à rassurer les usagers que les travaux sont aussitôt entrepris après les diagnostics menés sur place, et que les techniciens font de leur mieux pour restaurer au plus vite l’alimentation électrique. Ces publications sont pourtant considérées par les abonnés comme des excuses. Ils sollicitent des mesures drastiques et des actions pérennes d’autant plus que le montant de leurs factures reste inchangé, voire en hausse, malgré les coupures répétitives et prolongées...
P.R.








